Cette semaine, nous avons le plaisir d'interviewer un ancien du Rocky, l'un des interprètes de Eddie/Dr Scott qui aura marqué à jamais l'histoire du Rocky français, Baptiste, à l'occasion de la reprise à Paris, au Sentier des Halles, après un triomphe à Avignon, de la comédie Musicale Gutenberg!, dont Baptiste a signé l'adaptation Française. Il y a une vie après le Rocky, Baptiste nous le prouve en signant le livret le plus drôle depuis Spamalot. C'est parti pour une interview fleuve. Comment as-tu découvert le Rocky? Tout commence pour moi en 1999 : j’ai 16 ans, je suis en Section Européenne dans un lycée picard, et nos professeurs d’Anglais organisent un grand voyage scolaire à destination des États-Unis. C’est déjà toute une aventure en soi mais, cerise sur le gâteau, le voyage aura lieu dans l’état de New York en pleine période d’Halloween. Nous arrivons à North Salem où je rejoins la famille accueillante et passionnée de musique d’une jeune américaine férue de théâtre musical qui ne rêve que d’une chose : rejoindre une école de comédie musicale pour faire carrière à Broadway. Le sujet me passionne peu, et ce n’est pas le spectacle médiocre consacré à l’histoire du blues que nos professeurs nous emmènent voir qui changera ma perception de la comédie musicale. Arrive le week-end d’Halloween. À la veille de l’évènement, ma correspondante et moi nous attelons à quelques préparatifs dans le salon familial. Elle allume la télé et tient absolument à ce que nous regardions un film dont elle est absolument fan, et qui est diffusé chaque année à la même époque. Je suis positionné dos à l’écran, et pas très enthousiaste à l’idée de regarder un film musical dont je ne vais pas comprendre grand chose malgré mon niveau d’anglais, je n’y prête pas attention. Six mois plus tard, revenu de mon voyage à New York depuis belle lurette, je marche dans les couloirs de l’internat et je suis frappé par des mélodies qui me reviennent de loin. Je ne me rappelle plus les paroles, mais ces chansons m’obsèdent soudain et j’essaie de me rappeler où et quand j’ai bien pu les entendre : Halloween, North Salem. Je me souviens alors du nom du film que mon amie américaine avait voulu me faire découvrir, « The Rocky Horror Picture Show ». De retour chez moi pour le week-end, je m’installe immédiatement sur internet pour partir à la recherche d’informations sur ce film que j’ai désormais un besoin absolu de voir ! Je découvre l’affiche, obsédante ; les titres des chansons, intrigants ; je mets même la main sur des retranscriptions minutieuses du script du long-métrage qui, à défaut d’avoir la VHS sous la main, me permettent après une traduction laborieuse de me faire mon film dans ma tête. Je rends visite à mon disquaire et le CD est rapidement commandé, presqu’aussi rapidement reçu (une ou deux semaines d’attente à l’internant avant de pouvoir retourner à la boutique), et immédiatement adopté. J’adore cette œuvre, j’en parle à tout le monde (amis, parents, professeurs), je l’écoute en boucle, mais il me reste toujours à VOIR le film. Par bonheur, une amie me l’enregistre sur une chaîne satellite l’été suivant, et je peux enfin devenir un fan fidèle du Rocky. Et la découverte de l'animation ? Dans mes recherches internet, j’ai découvert un peu plus tôt un script en anglais annoté d’interventions du public. Je découvre alors tout le folklore délirant qui entoure le film depuis une vingtaine d’années, et je n’ai qu’une hâte : avoir mon bac, rejoindre Paris pour la suite de mes études et aller au Studio Galande pour voir le spectacle animé par une troupe en place depuis des années, les Sweet Transvestites. J’attendrai néanmoins une année de plus avant qu’un ami n’ait envie de m’accompagner découvrir cette expérience de shadow casting. J’ai le souvenir d’une troupe nombreuse envahissant la petite scène du cinéma, des hurluberlus délurés coiffés de perruques en plastique, vêtus (pour ceux qui le sont) de costumes identiques à ceux des personnages du film, et éclairés par des ampoules à incandescence jaunâtres qui donnent un côté très théâtral à leurs interventions d’avant et d’après-show. Dans mes souvenirs, ils sont douze, peut-être quinze devant l’écran de cinéma. Pourtant, ma connaissance de la salle me rappelle aujourd’hui qu’on tient difficilement à dix sur l’étroite estrade. Je suis impressionné, enchanté. De la gouaille, de la bonne humeur, de la potacherie : je ne suis pas déçu par l’expérience. Mais tu n'es pas venu tout de suite à l'animation du Rocky, tu as fait un détour par une autre comédie musicale... Le Rocky Horror Picture Show a éveillé mon goût pour les œuvres cinématographiques décalées, et je découvre « Hedwig and the Angry Inch" qui sort alors à l’époque. Si la façon dont je découvre cet autre film, adapté lui aussi d’une pièce de théâtre musicale rock, n’est pas aussi alambiquée, le choc reste terriblement marquant. Quelques années plus tard, je rencontre un garçon lui aussi fan de ces deux films. Il m’apprend qu’une suite du Rocky existe, et me fait découvrir « Shock Treatment ». Comment ne pas l’aimer ? Nous sortons ensemble, et dix ans plus tard, après quelques égarements, nous sommes toujours en couple. Retour à l’époque de notre rencontre : il me fait rencontrer de nouveaux amis que je rejoins dans la création sur scène d’une version française de « Hedwig ». L’un d’eux, Guilain, interprète Frank N. Furter dans la troupe que j’ai vue au Galande quatre ans plus tôt. Il me permet de rencontrer les autres animateurs et notamment les fondateurs de la troupe culte que j’avais vue sur scène. L’idée de rejoindre cette équipe d’allumés me titille un long moment avant que je ne décide de me lancer. Un remplacement dans le rôle d’Eddie/Dr.Scott se transforme rapidement en participation régulière, et je prends de plus en plus goût à apprendre les répliques de mon personnage, à me grimer en rockeur trépané chaque samedi soir dans la petite cave étriquée du cinéma, à jouer des tours polissons aux (mal)heureux spectateurs venus s’asseoir au premier rang, et à finir la soirée autour d’une bonne bière blanche et une assiette de frites/saucisses (des Frank…fort bien sûr) avec le reste de l’équipe. Je participe avec eux à la création d’un mini-spectacle playback en hommage au film, à des animations privées, etc… Une belle expérience qui n'a duré qu'un temps... Une forme de lassitude s’installe, le dialogue n’est pas toujours la plus grande qualité de cette troupe dont la majorité des membres se dévoue corps et âme au spectacle hebdomadaire. Si j’ai dans ma vie de nombreuses occupations et de multiples projets en permanence, j’ai pu constater que pour de nombreuses personnes, le Rocky Horror est une sorte de religion paillarde, la seule bouffée d’air frais dans une vie monotone, un échappatoire viscéralement indispensable qui donne un sens à l’existence et aide à s’accomplir au-delà de sa condition sociale, son identité de genre, son orientation sexuelle… Hélas, les ragots et autres prises de becs puériles vont bon train entre les membres de la troupe. Le drame veille ! Je m’en tiens toujours à l’écart, mais quelques absences consécutives sont mal comprises par le reste de l’équipe, et on m’évince plus ou moins sans réellement me le dire. Qu’importe : j’avais envie de retrouver un peu de liberté et de ne plus consacrer l’intégralité de mes week-ends à l’animation des séances du film. Ce n'était qu'un au revoir... Je me rappelle quand j'étais revenu te chercher au Sentier des Halles, après ma première de Hedwig. Eddie un jour, Eddie toujours ! Quelques mois plus tard j’aurai néanmoins plaisir à retrouver mon rôle de façon ponctuelle : Et pour assurer la transition, j’initierai cette fois un ami qui, comme moi quelques années plus tôt, n’osait pas franchir le pas. Si une telle affirmation peu paraître excessive, découvrir le « Rocky Horror Picture Show » quand j’étais adolescent a bel et bien contribué à faire de moi qui je suis aujourd’hui. Je me suis découvert une passion pour le théâtre musical, qui m’a poussé à écrire des pièces originales* et adapter en français des œuvres américaines**. Je me suis ouvert aux autres et ai vaincu ma timidité à l’égard des inconnus en montant sur scène et en chahutant les spectateurs chaque samedi soir. J’ai eu le plaisir immense de contribuer à maintenir en vie une tradition et une œuvre qui durent aujourd’hui depuis quarante ans. Je me suis fait des amis. J’ai grandi. Tellement grandi que tu as monté d'autres projets! Après « Hedwig & the Angry Inch » et « Sauna, le musical », je cherchais une autre pièce de théâtre musicale à adapter en français et monter avec la compagnie Philanthropic Productions. Compte tenu de l’économie difficile de ce type de projet, je cherchais une œuvre qui fasse appel à des moyens modestes et une distribution réduite. La tâche se montrait ardue et aucune des pièces que je rencontrais ne retenait mon attention. Je voyais depuis des années circuler le titre de « Gutenberg! The Musical! » sur les sites spécialisés dans les spectacles Off-Broadway, mais je dois avouer que la simple mention de ce titre me donnait de l’urticaire : j’imaginais un spectacle historique vieillot et classique des plus ennuyeux. Mais puisque je faisais chou blanc, j’ai fini par aller voir de quoi il s’agissait. J’ai mis la main sur le texte en langue anglaise ainsi que l’enregistrement des chansons de la production originale, je me suis calé un après-midi dans mon canapé et j’ai lu tout en écoutant. Seul dans mon salon, je me suis bidonné pendant plus d’une heure. Ça a été un authentique coup de foudre ! « Gutenberg! » n’était pas la biographie barbante que j’imaginais, mais le spectacle loufoque, bourré de charme, d’humour, et de bonnes mélodies que je cherchais désespérément ! En 2011, j’attaque donc l’adaptation d’une première chanson du spectacle pour présenter le projet à Laurent (producteur) et Nicolas (metteur en scène) et les convaincre. Ils adhèrent immédiatement et me suivent dans mon envie de créer une version française de « Gutenberg! », avec Sébastien (pianiste et directeur musical), avec qui nous avions collaboré sur « Sauna ». Il aura fallu quatre années pour faire en sorte que le spectacle voit enfin le jour, et je suis on ne peut plus fier du travail que l’équipe artistique et la production ont effectué. La pièce est une sorte de théâtre dans le théâtre : Sam et Max sont deux auteurs de comédie musicale en herbe qui sont convaincus d’avoir écrit un chef d’œuvre avec leur biographie fantasmée de l’inventeur de la presse à imprimer. Leur rêve : monter leur spectacle à Mogador. Ils invitent alors le Tout-Paris des producteurs de théâtre pour leur présenter leur œuvre. Sans comédiens ni décor, accompagnés d’un unique pianiste pour tout orchestre, ils interprètent tour à tour les vingt personnages de leur délire musical à l’aide d’une flopée de casquettes marquées du nom des protagonistes, en espérant que leur spectacle se fera repérer et décrochera un soutien financier providentiel… Le plus difficile, au-delà de l’adaptation en français des chansons et du livret de la pièce (remplis de traits d’humour imbéciles à la Monty Python ou South Park) a été de trouver les deux comédiens qui auraient les épaules assez solides pour porter un tel spectacle. Philippe D’Avilla (que le public a découvert dans « Roméo & Juliette » en 2001) et Sébastien Valter (qui tenait le rôle principal de « Sauna ») forment un duo phénoménal : tous les spectateurs sont subjugués – à très juste titre – par leur prestation. Ils sont hilarants quand ils passent du rôle de Johann Gutenberg à celui du Méchant Moine, de celui d’une Teutonne à Gros Têtons à ceux des rats enfermés dans une tour… Je ne comprends même pas comment ils peuvent tenir 1h20 une performance aussi physique tout en chantant et en nous faisant rire aux éclats ! Nous avons présenté le spectacle en avant-première à l’Aktéon Théâtre au printemps avant de le jouer au Festival Off d’Avignon c’est été, où il a enchaîné les représentations complètes. Aujourd’hui, nous revenons à Paris pour quelques dates au Sentier des Halles. C’est l’occasion pour les curieux et les fans du Rocky Horror Picture Show de venir découvrir « Gutenberg ! Le Musical ! » avant que nous trouvions (on l’espère) un théâtre où nous installer pour une plus longue série de représentations. Venez nous voir, et vous comprendrez pourquoi je suis tombé amoureux de cette pièce il y a 5 ans ! Ne manquez pas Gutenberg! C'est au sentier des Halles que ça se passe.
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Après Jeanne le mois dernier, c'est Paul, le mythique Riff Raff du vendredi soir, qui nous raconte comment tout a commencé. Moi, mon père m'y a amené quand j'avais 14 ans (il était allé le voir quand il était jeune). J'ai tout de suite adoré alors que jusque là, je n'avais jamais entendu parler du film. Du coup, je suis revenu plusieurs fois avec un ami (en gros 2 fois par ans). Quand j'ai eu 16 ans, je suis sorti avec Ariel et je lui ai fait découvrir le truc. Elle a adoré elle aussi et c'est devenu une sortie entre nous. Des années plus tard, je devais avoir 19 ans, on y est allé ensemble un vendredi et Mick (ou Alex, je ne sais plus trop bien) est venu la voir dans la queue pour lui demander "Tu connais le rocky ? -Oui. -Ta culotte et de quelle couleur ? -Heuuu... A fleur pourquoi ? -Parfait ! Ca te tente de faire Janet ? - Oui !". Voila comment Ariel a commencé et, plus important pour ce que tu demandes, quelques mois plus tard (assez rapidement en fait), elle m'a proposé en remplaçant (j'avais jamais osé donner mon numéro aux animateurs).
J'ai commencer à remplacer été 2007, car leur Brad était sur le départ. J'ai donc beaucoup fait Brad au début, et on s'est tout de suite très bien entendu. Donc quand leur Brad (Adrien) est définitivement parti, Mick a décidé de faire son rôle et m'a proposé de faire Riff. Au début j'étais très mauvais, mais ils m'ont proposé d'entrer dans le cast (tout début 2008, je venais d'avoir 20 ans) et Mick m'a fait une répet' spéciale Riff Raff juste pour moi. Et voilà. Depuis je suis dans le cast et j'ai pas changé de rôle. Richard O'Brien, le créateur de la comédie musical et interpète du personnage de Riff-Raff, revient sur scène à la rentrée dans une nouvelle production du Rocky Horror Show.
Une nouvelle tournée de la pièce The Rocky Horror Show avait été annoncée pour fêter les 40 ans du film cette année. Les producteurs de la nouvelle tournée de The Rocky Horror Show viennent d'annoncer que le créateur de la musical, Richard O'Brien, sera de retour sur scène, dans le rôle du narrateur, lors de 10 représentations exceptionnelles au Playhouse Theatre de Londres, entre le 11 et le 19 septembre. Une représentation spéciale, dont les bénéfices iront à Amnesty International, se déroulera le 17 septembre où de nombresues stars seront présentes. Cette soirée sera retransmise en direct dans plusieurs cinéma Européens, puis en différé un peu partout dans le monde. L'émission "Tous en scène" du 15 Juillet sur France Inter, présentée par Laurent Valière, était consacrée au Rocky Horror Picture Show, des origines de la pièce aux inoubliables séances du Studio Galande, découvrez l'histoire du Rocky en réécoutant l'émission
A l'occasion du 40ème anniversaire du Rocly Horror Picture Show, la 20th Century Fox vient d'annoncer la sortie d'une édition spéciale du Blue Ray à l'occasion de cet événement. A priori, il s'agira d'un nouveau packaging événementiel, le blue-ray serait identique à celui existant actuellement. Pas de nouveau bonus donc pour cette fois. Par contre, un contenu plutôt sympathique puisque le coffret, s'ouvrant comme le corset de Frank, contiendrait non seulement le Blue Ray, mais également la bande originale du film en CD, une paire de gants mappa estampillé Rocky Horror Picture Show 40th Anniversaire et une paire de Bas Résille.
De quoi faire sa belle devant le film dans son salon et faire claquer les gants pendant le discours de Frank, comme si l'on était au Galande. On attend avec impatience la sortie de ce collector. Sûrement à la rentrée. Le premier livre de photo sur les animateurs du Rocky Horror
C'est la dernière ligne droite pour participer au grand projet de Crowdfunding de Lauren Everett, cette photographe, fan du Rocky, a parcouru plus de 10 Etats pour prendre des clichés des animateurs dans leur environnement. C'est un travail de plus de six ans, à la découverte de toute ces personnes qui s'investissent quotidiennement pour faire vivre le Rocky Horror Picture Show.
Elle a décidé d'en faire un livre, People like us, qui regroupe ses meilleurs clichés. Et elle a besoin de nous tous pour l'édition du livre. Le projet est financé aujourd'hui à 71% et est à deux doigts de voir le jour. Vous pouvez précommander le livre ou simplement soutenir le projet sur Indigogo. Nous avons eu la chance, lors de notre séance du 30 Mai, de Rencontrer Ruth Fink-Winter, une personnalité incontournable du monde du Rocky. C'était l'occasion de l'interviewer pour partager avec elle son histoire avec le spectacle et ses idées. En langue de Molière et de Shakespeare, car cette grande Dame du Rocky est polyglotte. Quand et comment as-tu découvert de Rocky Horror Picture Show? When and how have you discovered RHPS? J’ai commencé par connaitre la musique; mon père avait acheté la bande sonore, et je suis tombée amoureuse de la voix de Patricia Quinn. Pourtant, je ne savais rien du film, sauf qu’on y jetait du riz, etc. (j’avais 8 ans et , pour quelque raison que ce soit, mon père ne voulait pas en dire plus) I discovered the music first; my father bought the soundtrack and I fell in love with Patricia Quinn’s voice. I didn’t know anything about the film except that people threw rice and shouted things (I was 8 years old at the time and for some reason my father didn’t want to tell me more than that). J’ai finalement vu le film (sans animateurs, mais avec la participation du public) pendant une conférence de jeunes unitaires a Omaha, Nebraska en 1986. Je n’ai rien compris, avec toutes les blagues criées par le public pendant, mais j’aimais toujours autant la musique. Un an âpres, j’ai essaye encore une fois à Lincoln, Nebraska et cette fois-la, avec des animateurs (parmi lesquels un beau Riff), enfin j’ai compris. La semaine après, le cast a demandé que je les rejoigne; la semaine après, avec un déguisement de Magenta très rudimentaire, j’ai accepté. Ma relation avec Riff n’a pas duré; celle avec le film, si. I finally saw the film (no cast, but with audience participation) during a Unitarian Youth religious conference in Omaha, Nebraska in 1986. I didn’t understand a thing with all the shouting but still liked the music. A year later I tried again in Lincoln, Nebraska and this time there was a cast (including a rather dashing Riff), and I finally got it. The following week, the cast asked me to join them as Magenta, and the following week, with a very basic costume, I did. The relationship with the Riff didn’t last; the one with the film did. Peux-tu nous raconter tes débuts sur scène? How did you start Performing? Je pensais que je venais de le faire ;-) J’ai fait de mon mieux en essayant de me rappeler ce que j’avais vu sur l’écran, et je récoltais des éléments du costume dans les friperies d’occasion. I think I just did that…I did my best, trying to remember what I’d seen onscreen, and I collected costume bits and pieces in thrift stores. C’était avant que le film sorte officiellement aux USA en cassette video; on avait un bootleg d’une énième génération, en qualité minable, une captation d’une émission non-autorisée a la télé. This was before the film officially came out on video in the US; we had an nth generation bootleg of rotten quality from an unauthorized showing on TV. Malheureusement, un idiot a endommage l’écran dans notre cinéma quelques semaines après mes débuts dans la troupe de Lincoln, et c’était fini. J’ai du recommencer le Rocky Horror dans un petit cinéma d’un centre commercial prés de l’université ou j’entamais mes études, dans les alentours de Los Angeles. Sadly, a couple of weeks after I started performing in Lincoln, an idiot damaged our screen and it was finished for Rocky in Lincoln. I had to start Rocky Horror again in a little mall cinema near the college where I started my studies in the suburbs of Los Angeles. Quelle a été l'anecdote la plus marquante? What are your best memories? Le Rocky m’a apporte beaucoup de joie. En 1990, a Los Angeles, j’ai eu l’opportunité d’assister a la convention du 15ieme anniversaire du film. Etre une toute nouvelle fan et voir, en personne, Richard O’Brien, Tim Curry, etc., m’a profondément marquée. La plupart du public était déguisé, et on nous emmena a Twentieth Century Fox dans les autobus scolaires. Etre dans un bus, chantant les chansons du film a haute voix, avec une quarantaine d’autres fans déguises, tout en sachant que nous verrions prochainement nos héros de cinéma, était magnifique. Rocky has brought me a lot of joy. In 1990, in Los Angeles, I was able to attend the 15th Anniversary convention. As a baby fan, I was profoundly impressed by seeing Richard O’Brien, Tim Curry, etc. in person. Most of the attendees were in costume, and they took us to the 20th Century Fox lot in schoolbuses. It was amazing to be in a bus, surrounded by 40 other fans, all in costume, singing the songs from the film at the top of our lungs, knowing we were going to see the heroes from our film. Parmi d’autres anecdotes, j’ai rencontré mon mari au Rocky Horror; d’autres fans de plusieurs pays, qui sont devenus de bons amis (si on est fan du Rocky Horror, on a de la famille partout!), et j’ai interviewé de Richard O’Brien, Patricia Quinn, et Sue Blane (la costumière du film), parmi d’autres, pour le Rocky Horror fanzine Crazed Imaginations, dont j’étais rédactrice. Un autre bon moment c’était pendant une séance du Rocky Horror Show, joue par un cast de fans allemands. Le public portait des cierges magiques pour There’s a Light. La vue du théâtre plein de lumière étincelante est parmi les plus belles choses que j’ai jamais vues. Among other highlights, I met my husband at Rocky Horror; I’ve met fans from several countries and become good friends (if you’re a Rocky fan, you have family everywhere!) and I got to interview Richard O’Brien, Patricia Quinn, and Sue Blane, among others, for Crazed Imaginations, the Rocky Horror fanzine I edited. Another highlight was during a performance of the Rocky Horror Show, played by a group of German fans. The audience had sparklers for “There’s a Light.” The theater with all the lights is one of the most beautiful things that I’ve ever seen. Quand as-tu découvert le Rocky en Europe? Quelles différences t'ont marquée? When have you discovered RHPS in Europe? What are the main diffrence? Vous serez soit déçus, soit contents – c’était a Paris que j’ai vu Rocky Horror en dehors des Etats-Unis, au Studio Galande. A l’époque je crois que le cinéma diffusait encore Rocky 7 jours sur 7 – 1 ou 2 jours avec animation. J’ai vu le Zen Room plusieurs fois, et ils étaient suffisamment gentils pour me permettre de monter sur scène avec eux de temps en temps, au Galande et a une séance spéciale à Science Po. Vous êtes fous avec l’eau et le riz – je n’ai jamais vu rien de semblable (surtout avec la quantité d’eau). A l’époque, 1 litre d’eau et un sachet de riz étaient permis. Pendant la scène avec la pluie, les animateurs se cachaient dans le couloir a côté – je crois que vous le faites encore, non? You’ll either be disappointed or pleased – I first saw Rocky outside the US at the Studio Galande in Paris. At the time I think the film was still playing the film 7 days a week, with a cast one or two nights a week. I saw the Zen Room several times, and they were nice enough to let me perform with them occasionally, at the Galande and at a special show at the Sciences Pos. You’re crazy with the water and rice – I’ve never seen anything like it, particularly the amount of water. At the time, a liter of water and one packet of rice was allowed. During the rain scene, the cast hid in the hallway next to the auditorium – I think you still do that, don’t you? C’est fascinant voir comment les animateurs / le public dans d’autres pays récitent certaines des répliques qu’on utilise aux USA, avec un mélange de répliques locales, quelquefois des jeux de mots qui ne marchent pas en anglais, etc. C’est intéressant voir les différences entre les cinémas américains aussi – mais voir comment le film a traversé les frontières internationales me plait beaucoup. It’s fascinating to see how the cast and the audience in different countries use some of the AP lines we use in the States, with a mix of local lines, sometimes including puns that don’t work in English, etc. It’s interesting seeing the differences between American theaters too – but I really like seeing how the film crosses national barriers. J’ai aussi vu le film a Londres et a plusieurs conventions britanniques, a Milan (ils font une pause pendant laquelle ils vendent des glaces - pas d’Usherette), a Barcelone (animation seulement pendant les chansons), a Toronto (pendant la Pride Week – delirant). I’ve also seen the film in London and at several UK conventions, in Milan (they have an intermission during which they sell ice cream – no Usherette, though), in Barcelona (they only performed the songs) and in Toronto (during Pride Week – wild!). Peux-tu nous parler un peu de ton site sur les costumes? Your website! Tell us about it Janet! Il était une fois une liste simple des costumes des personnages de Rocky sur un site australien. J’y ai trouvé plusieurs erreurs (le masque de Magenta n’est pas blanc!) et je n’arrivais pas à les faire corriger. On m’a dit de faire ma propre liste, ce que j’ai fait. C’est a http://www.rockyhorrorcostumelist.info, avec une version plus moderne / plus rock a http://www.rockyhorrorcostumelist.com . Le site s’est énormément agrandi depuis ses débuts – j’ai des photos du film, des images de costumes du film en gros plan (j’en ai acheté quelques-uns depuis, comme ont fait autres fans, et on peut voir les images du slip de Rocky du Hard Rock Café, par exemple), j’y ai mis des astuces pour les perruques, des liens pour acheter des bas, des chaussures, des trucs pour le blouson de cuir d’Eddie / Frank, etc. Aujourd’hui, je travaille plus sur les liens – avec le DVD et le BluRay, n’importe qui peut regarder les images de bonne qualité du film, sans devoir venir me poser des questions. Once upon a time an Australian website had a simple list of the costumes for the Rocky Horror characters. There were several errors and I couldn’t convince them to fix them (Magenta’s lab mask isn’t white!). People told me to make my own list, and I did. It’s at http://www.rockyhorrorcostumelist.info, with a more modern / more rock ‘n’ roll version at http://www.rockyhorrorcostumelist.com . The list has grown a lot since its beginnings: I have photos of the film, close-up photos of costumes from the film (I’ve bought a few since, as have some other fans, and you can see photos of Rocky’s shorts from the Hard Rock Café, for example), tips for wigs, links to buy stockings, shoes, stuff for Eddie’s and Frank’s leather jackets, etc. These days I work the most on the links – with the DVD and the BluRay, anyone can see good quality images of the film without having to come ask me questions. Qu'est-ce qui est important pour toi pour faire une bonne troupe et un bon spectacle?
What is the most important for a good show? C’est surtout une question d’ambiance. Les animateurs doivent avoir des costumes suffisamment bons pour que le public reconnaisse qui ils jouent, d’accord. (Il ya des casts – de plus en plus rares – qui font plutôt comme dans la pièce, et qui font les costumes inspiré par leur personnage, mais pas pour copier ce qu’a fait Sue Blane il y a 40 ans. Ca peut marche, si on fait des efforts et si ce n’est pas simplement parce que les animateurs sont trop paresseux pour travailler leurs déguisements.) Le public doit faire partie du spectacle – même les gens qui viennent pour la première fois et qui ne connaissent pas le film, le cast doit les aider à s’amuser et à faire partie de la magie d’un spectacle live. Si l’animation se résume à une blague privée pour les animateurs, ou ils se foutent du public, c’est très difficile pour le spectacle a réussir. Les animateurs doivent s’amuser aussi – sinon, ca se voit. Nous faisons une singerie d’un film ancien – on doit s’amuser a bien le faire, comme chaque passe-temps préféré. Mais ne soyons pas trop sérieux – on fait du bon travail mais quand même ce n’est pas Shakespeare. Above all, it’s a question of ambiance. Sure, the performers should have costumes that are good enough that the audience can figure out who they’re supposed to be playing. (There are casts – more and more rare – who do Rocky more like the play, making costumes for their character, not as copies of Sue Blane’s work 40 years ago. This can work, if the performers put an effort into it and aren’t simply too lazy to work on their costumes.) The audience should be part of the performance – even if they’re virgins, the cast should help them have a good time and be part of the magic that is a live performance. If the cast treat the film like a private joke, or don’t give a damn about the audience, it’s difficult to have a successful show. The performers should have a good time too – if not, the audience knows. We’re aping an old film – we should have a good time doing a good job, as we would for any other favorite hooby. But let’s not be too serious – we’re doing good work but it isn’t Shakespeare. On me pose la question quelquefois – ne s’ennuie-t-on pas a animer le même film, le même personnage, pendant des décennies? Ce n’est pas le même spectacle – avec les autres animateurs et un public différent, chaque séance est différente. People ask me sometimes – aren’t you bored playing out the same film, the same character, for decades? It’s not the same performance – with the other performers and a different audience, every show is different. La troupe des Super héros de Transylvanie était présente à la Gay Pride de Biaritz, le 20 juin, pour soutenir le mouvement LGBT et faire danser le Time-Warp. Sous le soleil, ils ont fait danser le time warp à tous les habitants de Biaritz venus soutenir la parade et prouvé, une fois de plus, l'investissement des troupes du Rocky dans les combats qui leur sont chers.
Depuis plus de 40 ans l'histoire du Rocky Horror Picture Show vit en parallèle de l'histoire du mouvement LGBT. Et que de chemin parcouru depuis les premiers fans New Yorkais obligés de quitter le Waverly à cause des menaces des gangs homophobes jusqu'à ce week-end, où le mariage Gay est légalisé aux USA. Bravo à Gaelle et à toute son équipe. Photos: Daniele Schwob.
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